Avant d’essayer de vous décrire ce à quoi va ressembler votre année de concours, je voudrais commencer par tordre le cou aux idées reçues sur le profil type de l’étudiant qui réussit ce concours de première année.
NON, il ne faut pas impérativement être une machine en matières scientifiques. On oublie les cauchemars que vous ont causé les maths, la physique, la chimie, et on repart de zéro.
NON, il ne faut pas impérativement avoir obtenu un bac S ou à prédominance de matières scientifiques pour avoir une chance de réussir le concours.
NON, il ne faut pas impérativement avoir eu une mention au bac pour être un candidat sérieux.
NON, il ne faut pas impérativement venir de près ou de loin d’un domaine en lien avec la santé pour s’en sortir lors d’une reprise d’études de médecine.
Alors c’est vrai, la plupart des points que je viens de citer son des atouts pour réussir, mais en rien des conditions indispensables. Je l’ai déjà abordé ici mais je n’avais jamais fait d’études scientifiques et n’avais jamais vu auparavant aucune des matières du concours de première année de médecine.
Pour revenir au concours de première année de médecine, on dit souvent que c’est un sprint.
Deux semestres, environ de septembre à juin selon les facultés, une dizaine de matières, des cours en amphi qu’on peut suivre en présentiel ou chez soi, et quelques TD au cours du semestre (en général 2/3 de cours et 1/3 de TD environ).
Certaines facultés proposent aussi un stage de pré-rentrée qui débute mi-août et permet de faire un tour rapide des matières que vous allez avoir : je vous le recommande vraiment pour vous mettre dans le bain !
Ensuite, lorsque les cours commencent, il va falloir être le plus régulier possible : par exemple cours vidéo/présentiel le matin, et révisions l’aprem.
Généralement, les journées commencent vers 8h et terminent en fin de journée/début de soirée. Inutile de s’épuiser sur des horaires de malade si vous sentez que vous n’arrivez plus à apprendre : l’année va être intense et la première condition pour avoir médecine… c’est d’arriver jusqu'au concours !
Pas de panique si vous êtes largués, faites-vous confiance : personne ne comprend du premier coup, c’est le travail et la répétition qui vous permettront d’y arriver. Même les jeunes à côté de vous qui sortent du bac avec mention sont en galère croyez-moi, ce n’est évident pour PERSONNE.
Concernant les matières qui composent cette première année (j'ai pris comme source le site de la faculté de Montpellier) :
Semestre 1 :
Semestre 2 :
S’ajoute à cela un éventuel oral en juin : en bref, en fonction de votre classement, vous pourrez soit être directement admis dans la filière de votre choix, soit devoir passer par un oral pour être admis, soit ne pas être admis.
Concernant les oraux, l’épreuve consiste en deux oraux de 10 minutes chacun, soit 5 minutes de présentation et 5 minutes de questions avec le jury, précédés de 20 minutes de préparation personnelle face au sujet.
La première épreuve consiste en une réflexion autour d’un sujet de santé d’éthique, engageant les étudiants à analyser d’un point de vue critique une question médicale d’actualité. La seconde épreuve, la question de santé complexe, invite les étudiants à analyser un document iconographique.
Voilà pour le topo de ce qui vous attend au cours de cette première année. C’est un premier jet, j’y ajouterai d’autres informations en fonction de ce qui peut manquer !
D’abord, je voulais éclaircir rapidos deux termes dont on entend souvent parler mais qui peuvent être flous lorsqu’on est extérieur aux études médicales :
Une fois passé le concours/la première année, on peut clairement dire que le plus dur est derrière vous… au moins jusqu’au prochain concours ! (qui sera celui de l’internat, appelé « EDN », et qui aura lieu en début de sixième année vers octobre).
En attendant ces réjouissances, j’ai trouvé les années entre les concours (2ème, 3ème, 4ème années) plutôt détentes. On aborde des matières médicales concrètes (neurologie, cardiologie, pédiatrie …), pour lesquelles on passe des partiels auxquels il faut avoir plus de 10/20 pour valider, comme des études lambda en somme.
Sur ces années d’études, cela peut différer selon les facs mais vous serez normalement plutôt libres d’aller en cours ou non, et c’est un sacré avantage. Ceux qui ont besoin d’assister aux cours pour comprendre peuvent le faire, et ceux qui préfèrent s’organiser comme ils l’entendent et ne pas aller à la fac peuvent aussi.
Perso, je n’ai quasiment pas mis un pied en cours dès la deuxième année : je récupérais les cours et je bossais chez moi (quand je bossais…). Dans les faits, j’ai surtout repris le cours de ma vie hors médecine, ce qui m’a permis de mener l’existence « normale » d’un mec de 30 ans. Je révisais uniquement quelques semaines avant les partiels et le reste du temps je faisais autre chose de ma vie, jusqu’à la 5ème année en gros.
Avantage : la liberté. Inconvénient : si vous n’avez pas de vrai rythme de travail, ce n’est clairement pas la méthode idéale pour préparer le concours de l’internat qui a lieu en début de 6ème année car vous risquez de prendre du retard.
Pour résumer, après la première année, vous pourrez choisir une méthode de travail qui vous ressemble avec beaucoup de présentiel ou pas du tout, un volume de travail modulable, etc. Je sais qu’il y a des facs dans lesquelles ce n’est pas applicable car les règles y sont différentes, mais je parle uniquement ici de ce que j’ai vécu bien sûr !
Aussi, il est possible que votre implication dans les cours dépende fortement de votre mode d’admission. En effet, si vous passez par le concours de 1ère année, vous n’aurez probablement plus beaucoup de forces à mettre dans la bataille l’année suivante et le redémarrage peut être plus ou moins long. A contrario, si vous arrivez directement en 2ème voire 3ème année via une admission Passerelle, c’est un énorme avantage : vous débarquez motivés, avec des choses à vous prouver et du temps à investir dans vos cours et c’est un énorme atout !
LATE DOCTOR
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